□ black swan

(hera marshall)

You can be the moon and still be jealous of the stars.

feat. keira knightley | © knightleyfans ~ gary allan

nom et prénom : Marshall, le seul et unique nom du meilleur cabinet d'avocat de Washington et aussi bien le nom d'une famille si peu soudée, uniquement dépendante d'une gloire acquise. Hera, déesse grecque de la femme et du mariage, ironie du sort pour celle qui est une femme effacée et terriblement accablée par un amour interdit. date et lieu de naissance : Née dans un hôpital de Washington à la toute dernière minute. Prévue dix jours plus tard, le dix-sept juin, elle créa la surprise et failli naître sur la banquette arrière de la magnifique Chevrolet de son paternel. âge : Agée à ce jour de trente ans, le cap de la trentaine ne lui fait pas peur, elle se sent au contraire bien plus libre de ses mouvements et bien moins stigmatisée par les clichés entourant les jeunes gens. Femme mûre et affirmée, la trentaine lui va si bien. origines et nationalité : Américaine pure souche, sa nationalité lui est offerte pas sa naissance sur le territoire américain et ses origines remontes à la guerre civile de Washington, sur le sol même où elle réside, là où elle a vu le jour et là où elle rendra son dernier souffle. orientation sexuelle : Hétérosexuelle naturellement, elle ne s'est d'ailleurs jamais posé la question si elle aimait les femmes, cette attirance pour les hommes lui ai venu si simplement que jamais elle n'a émit de doute sur la question. statut civil : Célibataire et fort heureusement. Car même si l'amour lui donne des ailes, elle est bien incapable de s'avouer en couple avec qui que ce soit, tout du moins pour le moment. occupation : Avocate dans le si prestigieux cabinet Marshall, son berceau. Elle y était déjà destiné avant même d'avoir ouvert les yeux, personne ne fait exception dans cette famille aux allures de sang royal. situation financière : Elle a toujours vécu dans un monde d'aisance. Ses parents n'ont jamais eu de mal à boucler les factures, bien au contraire. Organisateur de très belles soirées en petit comité, les quelques liasses de dollars leur ont toujours rendu la vie facile, tout y était si simple. allégeance : Le cabinet Marshall et ce, jusqu'à ce que la mort la sépare de son unique raison d'être. traits de caractère : Caractériel, pointilleuse, attentionnée, volage, jalouse, séductrice, acharnée, passionnée, déterminée, gracieuse.

Darling, darling, oh, turn the lights back on now

« Plus vite Hera, les invités seront bientôt là ! »  Ces mots étaient répétés en boucle depuis une dizaine de minutes, sa mère courrait partout, faisait d’énièmes allers-retours entre la cuisine et les chambres de ses filles, parfois inutilement il fallait dire. Ses mouvements se faisait rapides et méthodiques, elle habillait ses filles en quelques secondes tout en allant vérifier que les amuse-bouche ne soient pas trop cuits, les petits fours doraient et une douce odeur de pain brioché garnis de fruits de mer embaumait la maison. « Tu sais bien à quel point c’est important pour Papa. » Cela aussi, elle l’avait déjà dit une bonne vingtaine de fois mais elle tenait particulièrement à ce que tout soit en ordre avant que ses premiers convives ne se présentent. Une sonnette résonnait alors dans la maison Marshall et les mouvements de sa mère pour attacher sa robe se faisaient de plus en plus pressants et désordonnés. « Finis de te vêtir sans moi, les premiers invités sont arrivés. » Hera âgé de huit ans tout au plus était absolument incapable de s’habiller d’une robe seule. Dos au miroir, elle tournait la tête en espérant pouvoir apercevoir la fermeture de son habit mais rien n’y fait, elle se contorsionne en vain pour fermer une robe qui ne suffirait qu’à faire bonne impression. Inutile de demander de l’aide à son aîné qui se moquerait ouvertement de son sort et lui répondrait de s’en sortir seule, chose qu’elle prenait un malin plaisir à faire. Après plusieurs minutes pendant lesquels elle ne salua pas les invités, elle parvint à refermer son vêtement. Déjà coquette et pointilleuse pour son jeune âge, la petite brune souhaitait ajouter la touche finale à son tenue de lumière, un collier portant une magnifique perle nacrée. Elle se recoiffa en vitesse avant de dévaler les escaliers comme les enfants le font si bien et de tomber nez à nez avec sa mère qui la rappela à l’ordre tout en lui ordonnant sèchement d’aller dire bonjour aux quelques personnes présentes dans le salon. Aussitôt, c’est Athena qui revenait du grand salon, un visage angélique se dirigeant vers sa génitrice un grand sourire aux lèvres. « Ca y est Maman, j’ai dit bonjour à tout le monde. » Une provocation si bien placée comme à son habitude par son aîné qui faisait des mots son arme favorite, une future avocate de renom. « Très bien ma chérie », disait-elle en déposant un baiser sur son front.  Folle de rage et de jalousie, Hera s’empressa de partir vers le salon. Si sa mère était inconsciente de cette véritable rivalité entre les deux jeunes filles, elle ne se rendait absolument pas compte de l’impact que ses petits gestes et ses douces paroles pouvaient blesser une si jeune enfant.

Tout le monde est réuni là, tous attendent non sans une certaine impatience le doyen de l’université qui semblerait prendre un malin plaisir à prendre son temps. Sa meilleure amie lui tire la manche, ce qui l’interpelle, « Qu’est-ce qu’il y a ? » l’interroge-t-elle. Celle-ci préfère être discrète et se contenta de la guider du doigt vers la file des jeunes hommes eux aussi vêtus d’une toge noire et d’un chapeau de diplômé. L’un d’eux est en plein discussion avec quelques amis qui semble tous amusés, le concerné lui est bien plus gêné et Hera comprend rapidement qu’il était celui avec qui elle a cours de littérature. Elle se souvint aussi rapidement de leur croisement de regard innocent et de leurs sourires. Aussitôt embarrassé par la situation, la jeune Marshall rougit de honte et se retourne vers son ami en la foudroyant du regard, plus jamais elle ne se retourna avant la fin de la remise.
Bientôt on appela son nom, tétanisé par l’évènement, elle mit quelques secondes à se rendre compte que c’était bien elle qu’on avait appelé.  Elle était dans le trio de sa promotion, une grande fierté pour ses parents mais elle n’était toujours pas parvenue au grade de sa sœur qui avait fait major de la sienne. Le droit était devenu pour Hera tout autre chose qu’une contraire, elle n’était plus prédestinée par obligation mais elle était devenue une passionnée par la loi, toute la maitrise qu’elle avait sur les moindres ficelles de ce qui faisait la justice, tout la captivait et elle était on ne peut plus fière que son acharnement ait été reconnu par ses pairs et ses supérieurs. On lui remit son diplôme et dès lors, Hera Marshall sut qu’on lui promettait un grand avenir.

« Mademoiselle Marshall ! » un homme courrait sur le trottoir le long du palais de justice, une chemise de policier bleu marine épousait son corps et ses muscles saillants tendaient le tissu de ses bras. Son insigne doré apposé sur son torse au niveau du cœur et sa ceinture à laquelle était attaché un revolver noir lui donnait une fière allure d’homme des forces de l’ordre. « Mademoiselle Marshall attendez! » Une grande femme brune à l’allure élancée se retourna, ses yeux bruns croisèrent des pupilles vertes éclatantes de vigueur. « Mademoiselle Marshall excusez-moi, j’ai vu votre performance lors de l’audience, m’accorderiez-vous quelques instants ? » interrogea l’homme âgé d’une quarantaine d’années bientôt. Hera, qui n’avait à vrai dire, pas une minute devant elle, se sentit toutefois flattée par la proposition et ne put retenir un doux sourire qui se glissa sur ses lèvres. L’homme ne semblait pas vouloir renoncer à  ces quelques minutes en sa compagnie. Hera, malgré une personnalité marquée par son passée, avait développé dans ses années universitaires un gout plutôt prononcé pour la séduction. Elle inspecta de la tête au pied son admirateur plus si secret et charmée par sa belle gueule, ses traits marqués et son corps superbement proportionné, elle se montra hésitante, camouflant l’image d’une femme qui mourrait envie d’accepter. « Je ne sais pas si j’aurais le temps, disait-elle. » Faisant planer le suspense encore quelques secondes tout en plongeant ses yeux marrons dans ceux émeraudes du policier qui lui faisait face, elle finit par accepter. « C’est d’accord, mais juste un verre. » Précisa-t-elle. Il était évident que bien qu’elle n’ait jamais remarqué avant cette journée la présence de Paul Morgan, celui-ci faisait naitre en elle une attirance et un désir certain. Mais la retenue de la déesse grecque était un mythe et celle-ci était bien difficile à faire succomber, c’est pourquoi malgré un rendez-vous qui s’éternisa à près d’une heure, le policier sacrément sexy  du redoubler d’effort pour en faire sa propriété, chose qui n’est aujourd’hui qu’à demi-acquise.