(wildfire)

(ludwig "lutz" savage)

Heavy steps on hardwood floors
Into my room through broken doors
Try to leave this day behind me
But peace will never find me.

feat. nico t. | © tumblr ~ m. kaye

nom et prénom : savage, ludwig dit lutz. date et lieu de naissance : dix-sept octobre, seattle. âge : vingt-quatre ans. origines et nationalité : américaines et allemandes. orientation sexuelle : homosexuel. statut civil : célibataire. occupation : étudiant en médecine légale, stagiaire à la morgue. situation financière : bancale. allégeance : neutre. traits de caractère : posé, délicat, impudique, joueur, moqueur, fouine, bon vivant, réactif, opaque, insensible (?).
Personality is an unbroken series of successful gestures.
c'est l'identité toute reconstruite, les fondations posées derechef sur un sol noirci par les flammes. lutz, c'était avant tout un phénomène de joie de vivre. un rayon de soleil, une boule d'énergie. une source de chaleur qu'on aimait avoir à côté de son cœur. il collectionnait les bandes dessinées, les figurines de super-héros, les échangeait dans son cercle d'amis qui se comptaient sur les doigts d'une main et il passait surtout un temps fou sous sa couette, dans sa chambre, à lire les polars et les thrillers de papa, sans son accord, lampe torche à la main, lunettes rondes sur le nez. peu sportif, c'était le petit gros de l'école, celui que la dame de la cantine appréciait beaucoup (c'est un peu normal, c'était sa maman). mais il avait une finesse d'esprit que nul autre écolier de son entourage ne possédait, et ce, à force de lire, tard le soir, les bouquins interdits du patriarche. lutz, c'était aussi ce garçon passionné par les sciences : le petit prodige de la famille brûlée. et même s'il était un peu trop mature pour son âge, même s'il s'intéressait aux œuvres crues de son père, il restait un môme rayonnant, ouvert, les pommettes rouge feu, les mains un peu grasses et les yeux qui flamboient, comme le soleil au crépuscule, lorsqu'ils reflètent les rêves par milliers qui crépitent dans son crâne. ☼ il a une boîte à souvenirs aux couleurs fanées, qui doit se trouver sous une pile de linges, par ici ou par là. dedans, il a glissé plusieurs photos à demi calcinées, vestiges d'une vie, un article de journal dans lequel la photo de son père est affichée, un carnet qu'il tenait quand il était gosse, des dessins en vrac, de la (fausse) monnaie étrangère, une game boy color, l'enregistrement vidéo du mariage de ses parents ainsi qu'une bague de fiançailles qu'il a failli jeter dans les toilettes. chacun de ces objets possède une valeur sentimentale énorme et il ne pourra jamais s'en défaire. ☼ il vit dans un appartement miteux où l'on retrouve souvent trois chats qui ne sont pas les siens. ce sont ceux de la voisine, une vieillarde dépressive, et ils ne viennent que pour chasser les rats qui prolifèrent dans ce coin de l'immeuble. il fait avec tout ça, à défaut de pouvoir se payer mieux. il peut paraître propre-sur-lui, son patronyme s'agrippe à la misère et lutz a du mal à y échapper. ☼ il rêve de devenir médecin légiste et trouve même un plaisir malsain à exercer le métier. si ouvrir les cadavres, les inspecter, les fouiller, les détailler peut en répugner certains, lui n'éprouve aucune gêne à le faire. au contraire, il se sent mieux parmi les corps de la morgue, sourds et peu bavards, qu'en société. lutz n'est pourtant pas un grand sociopathe et se rend régulièrement à son bar favori pour se vider l'esprit. il s'y fait parfois draguer, on a tenté à plusieurs reprises de l'y séduire, mais ça ne fonctionne pas sur lui. il n'est capable de rendre qu'un simple sourire. chaleureux, certes, mais concis. il y a toujours ce blocage sexuel qui a nui à ses précédentes relations. ☼

pseudo et prénom : spf, willy. âge : 16 ans. commentaire(s) : HTGAWM, gee !mot de la fin : STRUDEL.

The secret to creativity is knowing how to hide your sources.
(10/17, 5:34 a.m) Tu te lèves, difficilement, les paupières alourdies par le parfum rance qui baigne ta chambre. Tu pensais t'y être habitué, depuis le temps, à cette odeur nauséabonde qui traverse même les vêtements. Tu pensais que la senteur de la vanille de Madagascar ne te manquerait pas. Ce bijou noir que maman faisait tomber dans son café, tu l'aimais tant. Tu en buvais déjà à tes onze ans, tu faisais comme les grands. Et ça n'a pas changé depuis, c'est sûrement le seul truc que t'as pu récupéré au milieu de la charpente cramoisie. Et t'es toujours là, une tasse fumante au bec, seul à table, à repenser à là-bas. Mais là-bas, ça n'existe plus. Il y a des gens heureux qui y vivent, ils ont même improvisé un joli jardin là où vous aviez votre salon. C'est fou, non ? Il y a la plaque sur leur portail, il y a le numéro onze que t'avais presque oublié. Les chrysanthèmes qui poussent le long de l'allée. Tu t'en souviens, tu passes ton temps à t'en souvenir. Tous les matins. Et tu fais croire au monde entier, que tout ça, ça appartient au passé. Mais tu sais bien que ton cœur, il continue à être consumé (par le grand feu qu'un soir ton frère, il a allumé). Ça ne te rappelle pas tous les bouquins que t'as retrouvé sous ton lit, tous cramés ? Tu sais, c'est un mal pour un bien, comme ils disent. T'as tout perdu ce jour-là, t'avais peut-être tout juste onze ans, c'est un événement-pivot dans ta misérable vie. Ça t'a changé, ça a crevé la bulle dans laquelle tu vivais. T'as perdu ton refuge quand t'as perdu ton foyer. Mais, t'as vu le monde, t'as sauté du nuage sur lequel t'avais les pieds. T'as enfin mis les pieds sur terres. T'as enfin ouvert les yeux. Et tu te le rappelles, bien souvent, que tu renais de tes cendres, comme le phénix que t'as fait graver là où ton cœur, il bat (un peu de l'aile).
(9:13 a.m) C'est ton jour de repos, tu te lèves pourtant avant le soleil, t'as la cigarette entre les lèvres, une nébuleuse qui s'en échappe. T'enfiles ton vieux jean, une chemise qui traîne pas loin, une veste en (faux) cuir, une paire de kicks. T'as prévu de rendre visite à papa aujourd'hui. Laisser une fleur sur sa tombe. Il moisit sous l'herbe quand ton frère moisit derrière les barreaux. À chacun sa peine. Mais les visites ne sont pas permises avant une certaine heure, alors tu vas te poser sous un arbre, au parc, le nez dans ton bouquin d'anatomie. Sur ton chemin tu changes de trottoir, parce qu'il y a une ambulance postée en bas d'un immeuble. Tout est barricadé, une jeune fille s'est jetée du septième étage, d'après les murmures qui s'élèvent de la foule. Sur l'autre trottoir, un peu plus loin, il y a cette dame un peu bourrée, le corps largué au milieu du chemin de si bonne heure, que tout le monde évite. Tu l'enjambes en déglutissant. Quelqu'un a déjà dû prévenir un service d'urgences pour venir la ramasser. Quand t'arrives au parc, il se met à pleuvoir. Alors, c'est plus trop une bonne idée d'y rester. Par chance, il y a ce marchand ambulant qui vend des parapluies (de la camelote, mais c'est toujours mieux que de chopper la crève).
(10:12 a.m) It's been a while, dude. Silence, sourire discret sur la bouche de Wolfram. Yeah I know. Rire nerveux, tu restes quant à toi silencieux, les yeux baissés. Two years. T'as les yeux qui commencent à s'humidifier, tu retiens tes larmes. T'as pas le temps pour tout ça. I said "I know". Ton frère te détaille du regard à travers l'epaisse vitre qui vous sépare. Where were you then ? Home. , réponds-tu tout doucement. Home ? Quel chez-toi ? Tu n'en as plus depuis longtemps, il ne te reste plus que ce taudis dans lequel tu oses à peine dormir. That's what I said, home. Tu le regardes enfin dans les yeux. Is mom alright ? Te demande-t-il en caressant sa barbe. She's fine. L'uniforme orange te donne la nausée. Where is she ? Un gardien vous surveille. I don't know, she's an adult, she can do whatever she wants. Une larme s'échappe, tu la balayes aussitôt. Oh, buddy, are you okay ? Tu mens : I'm great. Il te sourit. You don't look great. Tu lui rends son sourire. Fuck you. Silence. I miss you. 'Miss you too. (crescendo) Ludwig, ich brauche dich. Le garde tape des mains, pour signaler que l'usage d'une langue étrangère est interdit. Wirklich ? Warum ? Il tape encore, créant une cadence. Men, please, no german allowed. Weil ich brauche Hilfe, Ludwig ! Du weißt, dass ich nichts getan habe. Il tape. Was soll ich tun ? Men please. Du sollst... MEN. You have to tell the truth Lutz. You have to tell 'em what he did to us. Then, I could make a plea of self-defense. Tu lèves les yeux au ciel. After thirteen fucking years ? And you're serious. Oh my... Bist du noch zu retten ? ENOUGH ! Fine ! Listen carefully, Wolf. Tu le fixes encore. I won't do anything. It's impossible, you have to stay right here till the end. Il ricane. Oh that's funny. You're funny. Reprise du sérieux. I thought you were caring, Jesus ! You don't give a single fuck about me, do you ? Lutz, I've been here for thirteen years and I will be here for fifteen more if you don't at least do something to help me. Silence, encore. You burned our house down. Respire. You killed him. Tout va bien. You killed Lola too. C'est bon. And now you are asking ME to help YOU to get away with all that. tu poses le téléphone sur le comptoir, prends une grande inspiration et c'est reparti. I did not asked that. I did not want to do all this. Tu le crois sur parole, mais personne d'autre ne le pourrait. He made me a monster. You know that well. Rupture. Look what he has done to you. Le cœur rebat à toute vitesse. Your case is hopeless, Wolf. I... I can't do anything. You're fucked up. Il pâlit. Try, please, try. Ich brauche dich. I don't want to end up here. I know, I'm not white as snow. I did horrible things. But I'm not the one who deserves this. Tu sais que tu n'aurais pas du revenir ici aujourd'hui. Tu n'étais pas prêt à ré-entendre ça. He's dead, you're alive. What do you want more than life ? Echange bref des regards. Freedom. I can't breathe Lutz. And... And why do you stand up for him now, after all we've been through ? Tu ne retiens plus tes larmes. I don't know. Who did the worst thing, Ludwig ? I don't kn... I... It's over men. Remember what he did. You were plump and he loved that. He played with us. Il se lève. WHAT I DID, I DID IT FOR YOU ! FOR US ! Le son est coupé. Tu peux lire sur ses lèvres déformées : "Remember"
(2:46 a.m) T'as passé la journée dehors, à fumer et à gribouiller des trucs sur les pages vierges de ton livre d'anatomie. Quand t'es rentré chez toi, t'avais quelques copains qui t'attendaient. Il y avait des banderoles "Happy Birthday", des serpentins, des confettis et des petits gâteaux. C'était une belle soirée, t'avais presque oublié qu'on était le 17, que t'avais déjà vingt-quatre ans, soit bientôt un quart de siècle. Là, t'étais posté sur le trottoir de ce matin. Là où il y avait le suicide. Là où il y avait le vieux déchet plein de bières. Elle est toujours là, juste un peu plus loin. Elle a l'air de tenir debout cette fois. T'as une couverture dans la main. Hey mommy... Tu regardes tes pieds, t'arrives pas à vraiment faire face à ça. Tu te souviens d'elle toute souriante, qui servait les gosses à la cantine. You can sleep at my place, you know... Elle vient vers toi, elle te serre dans ses bras. Tu sais pas trop quoi faire, t'enlèves tes mains de tes poches. Ça faisait longtemps. It's fine, I've got a place. But thank you, anyway. You're a sweetheart. Elle dépose sur ta joue ses lèvres rugueuses. I knew you'd say that, that's why I got you a blanket. Tu la lui donnes, serrant une dernière fois ses mains dans les tiennes. Be careful, mom. 'Love you. Elle te sourit. Tu retournes dans ta voiture. Dans le rétro, tu vois un m'sieur l'aborder. Démarre, vite, oublie. Oublie.