✻ skinny love.

(faye melikov)

(salvation) just a trick of light to bring me back around again. those wild eyes, a psychedelic silhouette.

feat. jenna-louise coleman | © jlcdaily ~ gabrielle aplin.

nom et prénom : Melikov. Patronyme autrefois honoré, sur les rayons des bibliothèques et en seconde page du journal local, il subit les affres de la page blanche, se teinte de la couleur du mépris. Faye. Baptisée en souvenir de son aïeule, emportée par un cancer du sein, elle affectionne et chérit son identité - héritant de feu sa grand-mère de sa force de caractère. date et lieu de naissance : Si elle entretient une correspondance avec un Anglais au cours de sa vingtième année, elle se refuse à rendre réelle cette romance épistolaire, préférant le sol de Washington - auprès des siens - à la capitale britannique. Elle fête ses anniversaires le dix-neuf octobre, peu avant la nuit d'Halloween. âge : Vingt-six ans, bien que la fatigue, en vain masquée par le maquillage, creuse son visage poupin. origines et nationalité : Américaine de souche, son paternel, porté sur la bouteille, se targue néanmoins de racines russes. Elle l'accuse de fabulations sans entendre le récit de ce passé moscovite. orientation sexuelle : Bien qu'exclusivement attirée par la gent masculine, la belle, réservée sur sa vie intime, ne se dit jamais clairement hétérosexuelle ; se moque même des commérages. statut civil : Pourtant courtisée, elle semble inaccessible, occupée. Les appels reçus, les heures supplémentaires, et la rééducation de son aîné forcent son statut de célibataire que le soir alourdit. occupation : Après un cumul d'emplois peu instructifs, du moins peu flatteurs, elle bénéficie d'une place d'assistante dans l'un des meilleurs cabinets juridiques de la ville. Un temps plein qu'elle doit à sa seule assiduité ; ni son curriculum, ni ses motivations économiques ne plaident en sa faveur. situation financière : $$. Elle peine à boucler les fins de mois ; entre les frais médicaux, le loyer, les charges, les factures et les besoins, elle ne s'offre qu'un luxe par mois - un bijou fantaisiste. La fortune de ses supérieurs instaure un climat gênant. allégeance : Employée par le cabinet Howern, elle ne tarit pas d'éloges à leur sujet. Moins par prise de parti dans cette rivalité jugée superficielle que par reconnaissance. traits de caractère : appliquée, crédule, distante, douce, drôle, entière, froide, influençable, intelligente, loyale, magnanime, nostalgique, obstinée, secrète, sensible, sincère, souriante.

Elle court à travers le dédale des couloirs de la maison et, sa veste sur les bras, remplit un verre d'eau qu'elle dépose sur le comptoir avec un cachet immaculé. Son aîné soupire en approchant son fauteuil. Tu sais que je connais l'emplacement des médicaments. Il esquisse un sourire mauvais et boit à contrecoeur. Faye soulève un bocal où se trouvent ses clés de voiture. Pas maintenant, crétin. Elle tape l'arrière de son crâne, fatiguée de cette même discussion au terme de laquelle elle faiblit, retient ses larmes à grand peine. Elle sait qu'il se hait, désormais, qu'il préférait la morgue à la perte de ses capacités motrices. Il ne vit que pour le sport. Mais, malgré les pronostics des médecins et les statistiques, la cadette ne peut s'empêcher d'espérer un miracle ; ne supporte plus son frère résigné, malheureux. Elle le voit arquer un sourcil, répéter la question balayée par ses pensées. Quand comptes-tu le lui annoncer ? Elle doit le dire à son père depuis une semaine. Mais si les mots se forment, son coeur se brise à l'idée de le décevoir. Elle ne peut pas lui avouer l'impasse, la vente de la maison ; le dernier endroit partagé avec sa femme, la mère de ses deux enfants, avant qu'elle demande le divorce, cinq ans plus tôt. Faye réussit, seule, à pardonner la rupture de ce serment, et s'obstine à garder le contact par le téléphone, de courte lettres, ou des cartes postales. Elle soutient le regard dur de son frère. Il n'en saura rien. Je vais décrocher le job, et régler ses dettes. Il émet un grognement, agacé par cette décision. Il hait une chose plus que lui-même, son état : son géniteur, immature et inconscient, et Faye qui essuie toujours ses erreurs. Il ne s'accroche à cette famille que pour Faye, en dépit de leurs désaccords. Elle mérite plus qu'un entourage dysfonctionnel, un père absent, ne restant jamais sobre plus de deux jours, nourrissant son addiction pour les paris équestres. Payer pour une pourriture ? Ouvre les yeux, soeurette. Elle étouffe un rire nerveux. Il croit tenir encore un rôle de protecteur, il se croit supérieur, mais il ne vaut pas mieux qu'une pourriture. Il refuse le traitement, se moque des sentiments de la benjamine, de ses efforts. Il ignore ses séances chez une psychologue, ses pleurs. Elle voudrait qu'il se batte pour sa deuxième chance, parce que la vie ne lui en offrira pas une troisième ; pour ses amis décédés dans l'accident, ou souffrant d'amnésie. Elle voudrait qu'il découvre d'autres activités, et essaie, une fois, de marcher de nouveau, du moins de faire usage de ses jambes. Elle voudrait voir un sourire sur son visage autrefois expressif, qu'il ouvre les volets et éteigne le téléviseur, qu'il cesse de lire le journal de son dernier match, le renvoyant éternellement à cette soirée de fête après leur victoire, et au drame, sur les coups d'une heure du matin. Payer pour aider notre père, répond-elle, acerbe. L'aider ? Il hausse le ton malgré lui, avant de s'adoucir, de saisir la main libre de sa soeur. Tu ne l'aides pas, Faye. Tu crois le faire. Mais il rentre toujours plus tard, plus ivre. Et, si tu ne veux pas le perdre, demande toi-même de l'aide aux professionnels. Tu ne peux pas tout gérer. Faye retire doucement sa main. Je peux. Je ne veux pas qu'il pense que je l'abandonne, moi aussi. Sa remarque, qu'elle souhaitait chargée d'amour, sonne comme un reproche, à l'encontre de sa mère et de son frère. En voyant ce dernier baisser la tête, elle bafouille des excuses enfantines. Peut-être ne connait-elle pas la véritable histoire - et, au fond, elle ne se montre pas curieuse. Elle jette un regard horrifié à sa montre. Il faut que je te laisse. Je dois arriver à l'heure à l'entretien. Dans l'entrée, elle chausse ses escarpins, ouvre la porte, et se retourne. Ça va aller, toi ? Son frère glisse une pointe d'ironie. Elle sait désormais que son cynisme équivaut à un oui. Et lorsqu'elle entre dans le bureau du PDG du cabinet Howern, elle masque ses doutes, se fond dans un autre monde.

Citation :

Come on skinny love just last the year,
Pour a little salt we were never here,
My my my, my my my, my-my my-my...
Staring at the sink of blood and crushed veneer.