prestige is at stake (juliet)

prestige is at stake
headlights - r. schulz

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Une silhouette fine et élancée, habillée d’une robe blanche et de talons noirs, pousse une des nombreuses portes d’entrées de la cour de district de Washington. Le vent ne souffle plus comme au dehors, ses cheveux sombres et bouclés lui retombent sur les épaules. Ses yeux parcourent le bâtiment très lumineux, quelques personnes attendent au milieu de la vaste pièce centrale sur des bancs, des discussions un peu bruyantes enclenchent une mélodie de fond. Dès lors qu’elle était entrée dans ce lieu, elle se savait épiée et que le moindre de ses gestes seraient sources de ragots. Polie, ou du moins, elle souhaitait paraître ainsi, elle salua Kathryn, la dame de l’accueil qui lui répondit par un sourire bienveillant. Sa fut rapide, elle n’avait pas une minute à perdre, ayant pris un peu de retard ce matin, elle s’était empressé de se rendre à son audience qui débutait d’ici une dizaine de minute. Elle gravit les quelques marches avant d’arriver au premier étage, sans plus attendre, elle courut vers une porte dérobée, de la même teinte que le mur ; c’était ici un endroit uniquement dédié aux avocats. Elle se présentait de la même façon que des vestiaires sportifs, des bancs le long des murs, des casiers pour chacun d’eux. Le sien faisait l’angle. Elle en sortit sa toge noire, elle ne perdit pas un instant et l’enfila avec précaution, de sorte à ne pas se décoiffer. Une deuxième porte donnait sur cette pièce, elle l’emprunta et tomba sur une deuxième salle, celle-ci était un peu plus grande, une large table occupait l’espace. Construite pour les défenseurs souhaitant étudié leurs dossiers, Hera ne s’y rendait que rarement, elle préférait l’imposant cabinet Marshall à cette pièce étroite et peu chaleureuse. Quelqu’un occupait déjà le lieu. Une chevelure blonde, un visage féminin. La cadette Marshall, bien moins réputée que son aîné, lança à l’attention de celle-ci un petit « Are you ready ? ». L’audience allait débuter d’ici cinq minutes et elle ne souhaitait pas perdre plus de temps. Ce jour à, Hera Marshall et Juliet Howern allait avoir affaire à un tribunal bien délicat. La victime s’était tournée vers le nouveau cabinet en vogue, les Howern tandis ce que l’agresseur avait fait le choix des Marshall, les prestigieux. L’affaire se présentait comme très complexe, c’est bien pour cette raison que les deux cabinets avaient choisi d’opposer les ténors du barreau, ceux pour qui le droit est une bible, qui l’ont dans le sang, les héritiers. « I hope you are fit. » dit-elle sans la moindre pointe de défi, elle avait beau être compétitrice dans l’âme, le viol avait toujours été pour elle un acte grave et impardonnable, mais on avait encore jamais vu le cabinet Marshall refuser une affaire. Etant donné qu’Athena, cette prude, avait catégoriquement refusé de se charger d’un cas de cette envergure, ce fut Hera qui, volontairement, s’en chargea, espérant secrètement que remporter cette affaire lui vaudrait une certaine reconnaissance. « That will not be easy. »

prestige is at stake
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Tu vas être en retard, réalises-tu en jetant un coup d’œil à ta montre. Tu t'es laissée distraire par ce nouveau dossier, apporté par Saul. Les talons de tes stilettos martèlent le marbre, alors que tu te fraies un chemin dans les couloirs du tribunal. Tes cheveux blonds semblent voler au rythme de tes pas. Ta démarche est assurée, déterminée. Ton tailleur noir fait ressortir ton teint de porcelaine, si doux en comparaison de la femme que tu deviens en salle d'audience. Tu ravales tes sourires pour une autre fois, tu es pressée. Arriver en retard ne serait pas bon pour toi, ni pour ta cliente. Si dans le domaine du privé, ta conduite est assez déplorable, au niveau professionnel, tu veilles à conserver une image respectable. Tu dois faire tes preuves, aussi bien face aux autres cabinets qu'au sein de ton propre cabinet. Tu refuses que l'on te perçoive uniquement comme la fille Howern. Tu es avocate par vocation, par talent, et pas seulement parce que tu es bien née. Tu n'as pas peur, au contraire. Tu es confiante, suffisamment pour être à l'aise lors de tes prises de parole. Et pas assez pour être naïve, et croire que ce sera facile. Tu arrives finalement dans la salle de travail. Tu constates que l'avocate de la partie adverse n'est pas encore arrivée. Ce que tu sais, c'est que tu dois faire face à une femme du cabinet Marshall. Autant dire que rien n'est gagné. Mais, tu as bien l'intention de te donner à fond. « Are you ready ? » Tu la reconnais alors. Hera Marshall. Alors, tu comprends. Ici, ce sont vos familles, qui s'affrontent. Tu en es presque certaine, le fait que vous vous retrouviez ici était calculé. Opposer les héritières, la relève, en voilà une idée. « More than ever, » réponds-tu, sans arrière-pensée. Tu voues une adoration à ton métier. Le droit est certainement ce en quoi tu as le plus confiance. Il s'agit de ta bible, une passion bien plus saine que celles que tu peux entretenir. « I hope you are fit. » Tu souris. Hera semble sincère, toutefois, tu préfères rester sur tes gardes. « You too, I hope. Triumph without peril brings no glory, that's it ? » En effet, tu as horreur de gagner sans réelle bataille. Tu trouves satisfaction après avoir dominé ton adversaire, au terme d'un parcours semé d'embûches. « That will not be easy. » Assise, tu ouvres ce dossier que tu connais par cœur. Tes ongles parfaitement manucurés glissent sur le papier. Tu prends une profonde inspiration. « As you know, my client made a complaint for sexual assault. The case dates back to January. »