i've got 99 problems / gaïa

Ce soir-là Maxyne était encore sortie, même avec toute la bonne volonté du monde ça n'avait rien changer. Elle avait pourtant essayer d'apprendre cette montagne de notions qu'elle devait absolument connaître afin de pouvoir être assez performante en classe et surtout lorsqu'on lui posait des questions chez les Howern mais en vain. De toute manière ce n'était pas comme si elle passait beaucoup plus de temps dans le bureau de Cats qu'avec ses petits camarades, elle était d'ailleurs persuadée que plus d'un s'imaginait qu'elle s'envoyait en l'air avec lui histoire de grimper les échelons plus facilement dès l'obtention de son diplôme. Ce n'était pas le cas et même si ça l'avait été elle n'était pas ce genre de fille. Elle ne voulait plus rien avoir à faire avec la gente masculine sous cet angle là pour le moment encore bien trop fragilisée par sa rupture, elle ne faisait confiance à aucun homme et quand bien même il y aurait d'autres exceptions qu'Axel, il était évident que Cats serait de ceux qu'elle fuirait comme la peste si elle le pouvait. Il n'y avait qu'à bien le regarder pour savoir qu'il était significatif de problèmes et elle avait déjà assez de soucis comme ça dans sa vie. Elle avait de quoi faire entre Sienna qui continuait d'être synonyme de réussite et ses parents qui étaient supposés rentrer de leurs croisière en amoureux cette semaine mais qui à nouveau avaient pris la décision d'envoyer un mail pour prévenir qu'ils prolongeaient leurs séjour, parce que c'était vrai que de téléphoner ça risquait de leurs demander bien trop d'énergie. Alors comme toujours elle avait été faible, elle avait pourtant essayer d'appeler Axel à plusieurs reprises, un ciné, aller manger une glace ou n'importe quelle autre activité du moment qu'elle n'était pas seule ça lui aurait convenue mais elle était tomber sur sa messagerie et avait préférée jeter l'éponge histoire de ne pas le déranger et surtout de ne pas l'alarmé plus que de raison. Maxyne avait donc préférée ne pas rester chez elle, elle était aller à l'encontre d'Angie son amie qui la fournissait avec tout un tas de pilules et la suite était bien trop facile à deviner. A la limite du bad trip complet, ce ne fut que dans les environs de trois heures du matin qu'elle sortie du club où elle se trouvait cherchant sa voiture pendant bien dix minutes, elle n'était pas en position de conduire bien au contraire c'était extrêmement dangereux qu'elle soit derrière un volant dans cet état mais elle n'avait pas assez de lucidité en elle pour réalisée à quel point elle aurait mieux fait d'appeler un taxi. Conduisant tant bien que mal dans l'espoir de trouver un supermarché ouvert 24h sur 24 tant elle avait une envie puissante de burrito, elle poussa un léger soupir lorsqu'elle entendit les sirènes d'une voiture de police qui la suivait à la trace depuis un petit moment. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire elle s'était retrouvée au poste pour conduite en état d'ivresse et une fois là-bas elle tomba nez à nez avec Gaïa, la seule personne qu'elle aurait aimer éviter. Elle tenta d'ailleurs de se faire toute petite sur sa chaise, mais vue l'allure avec laquelle elle gigotait ça ne risquait pas de l'aidée à passer inaperçue. Lorsque la jeune femme s'approcha d'elle elle feignit un sourire angélique. « Il faudrait dire à votre ami là que c'est une erreur, une terrible erreur je vais très bien et je ne zigzaguais pas je faisais simplement attention à ne pas écraser un chat ou une famille de canards. Parce que c'est mignon les canards et ils ne méritent pas tout ça. » Elle aurait d'ailleurs mieux fait de se taire parce que plus elle en disait et plus elle semblait aggraver son cas. « Puis les menottes c'est pas nécessaire et ça me fait mal en plus je connais mes droits! » C'était un peu culotter de parler de ses droits étant donner qu'elle ne savait que trop qu'elle enfreignait purement et simplement la loi lorsqu'elle faisait preuve d'un tel comportement mais ça elle s'en rendrait compte une fois que tout l'alcool et toute la drogue qu'elle avait pu avaler disparaîtraient de son système.

Les nuits de garde sont paradoxalement accueillies avec joie par Gaïa mais aussi redoutées. Depuis le divorce, la brune a de plus en plus de mal à trouver le sommeil - hantée par des pensées parasites et le froid glacial de son matelas. Elle passe son temps à se retourner et se lève le lendemain de mauvaise humeur. Le café commence à prendre un goût détestable alors qu'elle en avale plus que de raisons. A son travail - la seule chose concrète qui lui reste - Gaïa se sent détendue, prête à utiliser toute son énergie pour arrêter les criminels, les psychopathes et autres joyeusetés du genre. Néanmoins, les nuits de sous-entendent passer des heures avec Mara quand la station n'est qu'à trente-cinq pour cent de son effectif. Quand il y a si peu de monde, c'est facile de s'éclipser et de laisser courir ses doigts sur la peau laiteuse de sa partenaire même si Gaïa ne comprend cette nouvelle addiction qu'elle développe pour la jeune femme. Elles ne s'entendent pas, se disputent plus souvent que jamais et pourtant l'envie de l'embrasser à chaque fois qu'elle la regarde est comme un coup de poing dans le ventre. Elle n'est pas sûre de ce que cela signifie après son divorce, pas sûre de vouloir y penser. A la place, elle profite de la douce extasie qu'est le début de sa garde. Parce que Mara est placée à l'accueil - laissant Gaïa seule dans son bureau à pouvoir se réjouir de ne pas être chez elle sans s'inquiéter de ses pulsions. Elle est en train de remplir son rapport de patrouille de la journée - ce n'est pas la partie qu'elle préfère mais il y a eu plusieurs interpellations intéressantes aujourd'hui et pour une fois, ce n'est pas si désagréable. En même temps, elle espère que sa radio s'anime pour annoncer un vol à main armé ou des comportements suspects pour qu'elle saute droit dans l'action. Ca fait longtemps qu'elle n'a pas fait une arrestation en bonne et due forme qui lui attirerait les mérites. Elle a manqué la commission de correction de peu après sa dernière embardée sur le terrain qui l'a menée droit dans un lit d'hôpital puis sur le chemin du divorce. Et si une autre promotion se profilait à l'horizon, Gaïa est loin dans la course. Mais elle veut être plus qu'officier, ne supporte plus cet échelon si misérable quand elle pourrait avoir plus d'influence et de pouvoir dans les forces de police - des gens qui l'écouteraient et laisseraient chasser les criminels à plus grande ampleur. On frappe soudain à la porte et Gaïa réalise qu'elle était en train de rêver éveillé, les doigts suspensdus dans le vide. "Oui ?" Demande-t-elle en se réajustant dans son siège, le regard dur et l'air ennuyé d'être dérangé. "On a une arrestation pour ivresse et peut-être usage de drogue en conduisant. Vous l'avez arrêté la première fois. Elle vous revient," Lance-t-il comme s'il se débarrassait d'une corvée. Gaïa soupire. Elle déteste les corvées mineures. Elle se lève, ferme sa session avant d'attraper le dossier des mains tendues de l'officier. Elle se dirige vers la salle d'interrogation, feuilletant les documents. Elle lève les yeux au ciel quand elle lit le nom. Maxyne Hennings. Elle ouvre la porte de la salle en la faisant délibéramment claquer, le menton levé, la posture intimidante. Maxyne commence aussitôt à babiller - c'est impressionnant qu'elle puisse encore parler quand Gaïa sent l'odeur de l'alcool d'où elle est. Lassée d'ors et déjà de ce petit jeu - et avec assez de compassion pour ne pas vouloir voir Maxyne finir dans un état pire que celui-là - elle affiche son expression impartiale, décidée à lui faire peur une bonne fois pour toute pour qu'elle retourne dans le droit chemin. Des jeunes qui gâchent leur vie, elle en a vu. Quand il peut éviter le massacre, elle ne se gêne pas. Sans un mot, elle se rend derrière Maxyne et s'agenouille à la hauteur des menottes mais au lieu de les retirer, elle resserre un tout petit peu -en s'assurant qu'elles ne laisseront pas de marque. Gaïa lance ensuite le dossier sur la table avant de s'asseoir en face de Maxyne. "Au bout de plusieurs arrestations, je considère que c'est soit de la criminalité ou de l'insolence. Dans tous les cas, rien qui ne mérite que je t'enlève ces menottes Maxyne." Gaïa croise ses bras sur sa poitrine avant d'ouvrir le dossier et de le pousser vers la blonde. "C'est vrai que tu es étudiante en droit Maxyne. Alors dis-moi, qu'est-ce que tu encours pour mentir à un officier de police ? Ou pour irrespect ?" Déclare-t-elle, la voix froide. "T'as pris quoi ce soir Maxyne ? Quel genre de drogue ? Coke ? Ecstasy ? Amphets ? T'es encore capable de me dire la peine encourue pour l'utilisation de chacune ?"

Prendre un taxi voilà ce qu'elle aurait dû faire ça lui aurait éviter tout un tas de problèmes et à l'heure qu'il était elle serait déjà confortablement installée dans son lit et ses chaussures à talons qui la faisait terriblement souffrir ne seraient plus à ses pieds. Dormir c'était tout ce qu'elle voulait faire, il était tard bien trop tard pour qu'elle tienne la conversation à qui que ce soit mais cette chaise sur laquelle elle était assise lui faisait un mal de dos terrible qui de surcroît l'empêchait de dormir. Alors elle n'avait pas d'autres solutions que de garde les yeux ouvert et de prier le seigneur pour que quelqu'un, n'importe qui ne vienne la délivrée de ce calvaire. Elle qui se tirait généralement toujours d'affaire avait finit au poste, mais en même temps ses battements de cils et son air innocent ne l'aurait nullement aider à repartir avec un simple avertissement, sûrement pas lorsqu'elle roulait à dix à l'heure et était incapable de tenir la route. Elle tenait à peine debout alors conduire ça c'était une toute autre histoire. Elle était dans une très mauvaise posture mais à cet instant précis ça ne lui paraissait pas comme être le cas, bien au contraire elle se disait juste qu'ils finiraient par lui donner une amende tout au plus et qu'ils appelleraient un taxi pour être certains qu'elle ne serait pas un danger pour les autres et surtout pour elle-même mais lorsqu'elle avait vue Gaïa débarquer elle avait vite compris qu'elle ne s'en tirerait pas aussi facilement. Elle avait d'ailleurs frôler l'arrêt cardiaque lorsqu'elle entendit la porte de la salle d'interrogatoire se fermer avec fracas alors qu'elle était bien occupée à faire balader nerveusement ses doigts sur les fameuses menottes. Maxyne resta bouche-bée lorsque la jeune femme resserra quelque peu les fameuses menottes qui la rendait déjà claustrophobe quelques secondes auparavant. « Non mais maintenant qu'on se connaît vous pouvez m'appelez Max. » lança-t-elle prouvant bien qu'elle avait quitter la réalité il y a bien longtemps. Au fond d'elle, elle était plus qu'intimidée par cette proximité qu'il y avait entre elles et surtout par le regard noir qu'elle lui jetait, avec des parents qui n'avaient que faire de son existence elle était bien loin d'être habituée à ce type de traitement. A défauts de lui faire du bien, ça la laissait surtout perplexe, ignorant complètement comment elle devait réagir elle se contenta de se mordre l'intérieur de la joue. « Ah mais je ne vous mens pas je vous promet que je ne l'ai pas fais exprès moi tout ce que je voulais c'était ne pas restée seule chez moi et j'ai bu un verre, deux tout au plus mais c'est tout vous pouvez appeler un expert ou je ne sais pas quoi pour vérifier.  » C'était une affirmation littéralement erronée mais c'était la seule chose qui lui avait traverser l'esprit, elle avait bu oui et bien trop pour que ça se lise pas sur son visage, son mascara avait légèrement couler et ses pupilles étaient dilatées autant dire qu'elle aurait fait peur à beaucoup de personnes. Quoiqu'il en soit si ils décidaient effectivement de lui faire une prise de sang elle risquait d'être encore moins bien lotie. Elle fronça alors les sourcils, elle aurait aimer pouvoir se boucher les oreilles à cet instant précis, non pas parce qu'elle ne voulait pas entendre ce que Gaïa avait à lui dire mais définitivement parce que la voix de la jeune femme ne faisait qu'accentuée sa migraine naissante. «Ne criez pas s'il-vous-plaît j'ai l'impression que mon cerveau va exploser. » La patience de Gaïa risquait d'atteindre ses limites à cet instant mais lorsqu'elle était dans cet état c'était plus fort qu'elle, elle disait tout ce qu'elle ressentait sans se soucier du reste. « Je.... » Non elle n'était pas capable de lui énumérer la peine qu'elle encourait, pas à cette heure et pas tant que l'alcool n'aurait pas quitter son système. « Je ne m'en souviens pas. » finit-elle par laisser échapper un peu plus calmement et presque honteuse, demander d'appelée son avocat aurait été une idée plus que judicieuse mais ça ne l'avait pas effleurée une seule seconde.

Le spectacle qui se tient devant elle est pitoyable, pense Gaia alors qu'elle laisse courir son regard de glace sur le visage défait de Maxyne Hennings. Ses yeux sont si dilatés que ses pupilles mangent entièrement l'iris - un regard noir qui demain sera dévoré par le rouge. Un regard qui crie drogué et qui est plus repoussant qu'autre chose. Son visage est pale, ses cheveux décoiffés et certainement emmêlés. Avec sa robe de soirée, Maxyne présente un bien triste tableau qui ne serre pas le coeur de Gaïa mais qui lui donne envie d'aller chercher un miroir ou un appareil photo. De lui coller sous les yeux l'image qu'elle donne et de la lui montrer encore et encore jusqu'à qu'elle sorte de son petit monde et réalise dans quelle descente infernale elle se lance. Gaïa n'a pas de pitié pour la blonde à cet instant, juste une envie de la secouer et de lui demander : à quoi bon ? Est-ce que Maxyne est assez bête ou stupide pour croire que la drogue résoudra ses problèmes ? Qu'une soirée à tout oublier sera assez douce pour effacer le goût amer qui reviendra le lendemain quand en plus d'être toujours enfermée dans cette vie qu'elle déteste, elle aura une gueule de bois terrible. Gaïa ne comprend pas. Elle aimerait penser que chaque individu nait avec du bon sens mais de nombreuses arrestations lui ont prouvé le contraire. Pourtant, Maxyne est jeune et à la vie devant elle. Elle fait des études de droit - elle ne peut pas être si stupide. Gaïa refuse d'abandonner - c'est quelque chose qu'elle ne sait pas faire : perdre espoir. Alors, elle continue de se montrer dure, de la pousser au bout de ses limites pour qu'elle se dépasse enfin, revienne dans la réalité. Malheureusement, tout le monde n'est pas comme elle. Ambitieuse et déterminée. Peut-être finira-t-elle par coffrer Maxyne pour de bon avec la prostituée du quartier. Peut-être qu'une nuit en prison est tout ce qu'il lui faut. Néanmoins, Gaïa sait aussi que Maxyne est une petite fille pourrie gâtée avec des parents riches qui peuvent faire sauter sa condamnation d'un claquement doigt ou payer sa caution sans même ciller d'un millimètre. La preuve, Maxyne continue à parler et à mentir - la langue bien pendue pour quelqu'un qui est dans une situation si déplorable et Gaïa l'écoute avec agacement. Elle a tendance à manquer de respect à ses supérieurs mais elle n'aime pas les gosses capricieux pour autant. Elle peut être patiente pour certaines choses ; pour d'autres, elle monte facilement au quart de tour. Elle interroge Maxyne sèchement jusqu'à ce que cette dernière lui demande d'arrêter de crier. Ca lui tire un sourire ironique et elle pose ses coudes sur la table, fixant Maxyne droit dans les yeux. "Mais je ne crie pas Maxyne. C'est la drogue qui a pris qui te fait cet effet là. C'était sympa ton trip ? T'as pris de la drogue pourquoi hein ? Parce que ton copain t'a largué ? Parce que tu t'es cassé un ongle ? Dis-moi quelle misérable existence tu cherches à échapper ?" Demande-t-elle avec une certaine cruauté avant de se rasseoir correctement dans ton siège. D'une voix plus douce, elle ajoute : "Tu sais, c'est pas grave si tu ne te rappelles pas de la peine. On va finir l'interrogatoire, fixer ta caution. Tu vas utiliser ton coup de fil pour appeler maman et papa et le jour de ton procès, ils vont s'assurer que tu ne sois pas condamnée. Comme les autres fois." Enumère-t-elle tranquillement parce que si Maxyne n'a pas l'air très apte à réfléchir maintenant, la drogue va vite se dissiper. Elle glisse un doigt sous son menton et fait mine de réfléchir. "Tu crois que ça va durer combien de temps ce petit jeu Maxyne ?" Pause de plusieurs secondes avant qu'elle ne continue. "Ah ça y est je me souviens. Laurel Hart. C'était son nom. Ca te dit quelque chose ? Ses parents étaient riches eux aussi. Elle était à peine arrêtée pour usage de drogues qu'elle était déjà relâchée. Je suis sûre que vous seriez bien entendu. Enfin, j'utilise le passé parce qu'elle est morte. On l'a retrouvée dans un caniveau au bout de trois jours, le visage abîmé par la boue. C'était pas jolie. La seringue dans le bras non plus c'était pas très classe. C'est ce que tu cherches Maxyne ? Faire la une des faits divers comme ça ? Parce que t'es sûr la bonne voie." Gaïa se repenche sur la table et juste pour le plaisir, frappe sèchement la surface. "Qui t'as vendu les drogues Maxyne ? Qu'est-ce que t'as avalé ?"